Chapitre I - Acte 11

     De son vivant, le gardien du musée vaudou, n'avait jamais connu une situation semblable. Il y avait anguille sous roche, la corruption à elle-seule ne pouvait être à l'origine d'un règne à la longévité aussi outrancière. Sur ce point, Doyle partageait l'avis de Martha. La consternation provoquée était à la hauteur de l'immobilisme dans lequel le carnaval de la Nouvelle-Orléans s'était enlisé. Pour se consoler de cette terrible constatation, le client du Royal Coffee s'empressa de passer commande auprès de la gérante. Comme à son habitude, il prit un café et trois beignets au chocolat. C'était une constante immuable chez Doyle. Mais ce soir là, en l'honneur bafoué du carnaval, il commanda un supplément : un thé sans sucre et deux beignets aux amandes. Ceux-là mêmes qui venaient tout juste de sortir du four. Martha lui conseilla d'attendre un peu avant de les manger, sinon il risquait de tomber malade.